En muant le BDG de Léon Mba Minko m’Edang en PDG, Albert Bernard Bongo, devenu El Hadj Omar Bongo, puis Omar Bongo Ondimba, avait hérité du personnel politique des deux principales formations politiques qui s’affrontaient bien avant l’accession du Gabon à la Souveraineté internationale, ce BDG de Léon Mba Minko m’Edang et l’USDG de Jean Hilaire Obame Eyeghe.
Généralement, ce personnel politique avait fait ses premiers bancs au sein de la Fédération des Etudiants d’Afrique Noire Francophone (FEANF), dont l’Association Générale des Etudiants Gabonais (AGEG) en France était une section territoriale .C’était politiquement, et même sur le plan universitaire, des hommes de qualité, des universitaires de haut vol.
Ils avaient pour noms, et entre autres : Léon Augé, Eloi Réhandi Chambrier, Jean François Owone Nguema, Jules Aristides Bourdes Ogouliguendé, Paul Malékou, Michel Antchoué, Etienne Kassa Mapessi, Etienne Guy Mouvagha, Jacques Libizangomo, Bonjean François Ondo, François Nguema Ndong, Jean François Ntoutoume Emane, Guy Nzouba Ndama, Pierre Mebale, Edouard Alexis Mboui Mboutsi, Barthélémy Doupambi, Valentin Mihindou mi Nzamba etc. Ils avaient rejoint au sérail, constitué par le successeur de Léon Mba Minko m’Edang, d’autres Gabonais rompus à la gestion administrative formés par les colons .Et la matière grise s’est mélangée à l’expérience.
Jusqu’au milieu des années 80, Omar Bongo y puisait donc des cadres pour constituer l’ossature organisationnelle du Parti Démocratique Gabonais. Sont arrivés par après : les René Ndemezo’Obiang, Paul Toungui, Guedet Menzela, Léonard Andjembé, André Mba Obame, Michel Menga m’Essone, Paulette Missambo et bien d’autres encore. Ce fut la cuvée de la fin des années 70 –début et fin des années 80.
D’autres avaient refusé de s’allier à lui et sont restés hors de la galaxie PDG dont Omar Bongo Ondimba fut l’astre .Ceux –là qui ne s’étaient jamais ralliés, on peut aussi citer quelques- uns : Germain Mba –très vite assassiné- Pierre Louis Angondjé Okawé, l’une des figures marquante de l’opposition à Omar Bongo Ondimba, Joseph Rédjembé – assassiné en 1990- Jean Pierre Nzoghe Nguema, l’Abbé Noel Ngwa Nguema
On peut, ou on pouvait , être en désaccord politique, voire idéologique, avec le positionnement, les valeurs défendues par les premiers nommés, la stratégie et l’engagement qui ont été les leurs en décidant de rallier le régime, aux côtés du Président-Fondateur de l’ex-parti unique, toujours est-il qu’avec eux, il y avait matière à débattre et les échanges étaient d’un très haut niveau. Les débats ne volaient pas aussi bas qu’aujourd’hui.
Ce n’était pas des débats d’égout d’aujourd’hui, menés parfois jusqu’au niveau du bas de la ceinture par certains cancres-passez-nous l’expression- s’exprimant dans un passé très approximatif, lesquels se sont improvisés acteurs politiques, tribuns de la pire espèce, n’excellant que dans l’injure, l’invective, le commérage, la clownerie et la bouffonnerie.
Objectivement, ils ne devraient avoir leur place rien que sur les planches d’un théâtre ou dans les scènes de tournage de films d’humour, Encore faudrait-il qu’ils aient des talents de comédien. Leur acharnement sur des personnes, et non sur les idées de ceux qu’ils prétendent combattre est la preuve d’une sécheresse d’arguments, surtout d’une morbidité intellectuelle.
Normal, on ne peut sortir du néant d’Atsibe- Ntsoss, d’Avéa ou de Kinguélé, et argumenter sur des problématiques relevant de la vie et de l’évolution des sociétés humaines, en usant d’arguments qui imposent la maitrise de l’histoire et de la dialectique.
La complexité du débat encours, portant sur l’élaboration d’une nouvelle loi fondamentale de la République gabonaise ,les oblige donc à s’en éloigner et à s’enfoncer de plus en plus dans les égouts, là où ils excellent en matières d’injures, d’invectives et de quolibets, confondant délibérément bilan d’un an d’exercice du pouvoir suprême par le Général Brice Clotaire Oligui Nguema et le CTRI et le choix d’une loi qui déterminera les règles et les valeurs à partir desquelles les citoyens vont désormais vivre ensemble avec les mêmes droits et les mêmes devoirs.
C’est de cela qu’il s’agit, pas du plébiscite ou pas du Général Brice Clotaire Oligui Nguema. Il est trop tôt pour en débattre et trancher.