Pendant dix (10) jours, les parlementaires de la transition ont tenté de s’approcher de l’ « objet constitutionnel non identifié »(OCNI), à la demande du CTRI. D’aucuns ont essayé de lui donner une forme, d’autres s’en sont de plus en plus éloignés, craignant qu’il ne leur crée plus de problèmes en s’en approchant de plus près.
Ceux qui ont tenté de lui donner une forme sont ceux-là qui ont refusé de voter le rapport général adopté en plénière, estimant qu’ils ne veulent être comptables dans l’avenir si jamais les Gabonais s’entretuaient et s’entredéchiraient à cause d’une constitution qui risque de retarder la construction de l’unité de la nation et de provoquer une grande fissuration du tissu social. Parce que si un texte de loi de 194 articles fait l’objet de 800 amendements, il faut admettre qu’il y a là véritablement un problème à de résoudre. En principe, un tel nombre d’amendements devrait rendre caduc le texte querellé et envoyé ceux qui l’ont conçu à leurs chères études.
Cependant, rien ne pourrait de passer comme tel. Ceux qui ont choisi de s’éloigner de cet » objet constitutionnel non identifié » en votant le rapport général, ont préféré qu’il reste à l’état, tout faisant semblant de proposer des amendements qui laisse l’ « OCNI » tel que l’ont fabriqué le CTRI, sur inspiration des participants au Dialogue national inclusif – exclusif d’Angondjé.
Pour le laisser presque tel que les militaires l’ont conçu, des sources proches des deux chambres du parlement de Transition, mué en constituante, font fuiter que des espèces sonnantes et trébuchantes sont passées par là. « Il n’y avait qu’à voir comment le premier vice- président de l’Assemblée nationale sablait le champagne et jubilait devant les caméras après la clôture de la plénière, on sentait l’homme assagi, lui qui est le président d’un parti politique qui prétendait demander aux Gabonais de se « réapproprier du Gabon… C’était donc cela ? » . A a regretté d’un ton amer un parlementaire de transition.
A un autre d’ajouter : « cette réappropriation du Gabon était donc synonyme de diviser les Gabonais en stigmatisant ceux issus des couples mixtes, les binatinationaux, ceux mariés avec les étranger(ères) et d’autres en situation de handicap. Et dire que leur mentor et sponsor s’appelait Junior Denis Bongo Ondimba, fils d’Omar Bongo Ondimba et d’Edith Lucie Bongo Ondimba, elle-même fille de Denis Sassou Nguésso ».
L’ « objet constitutionnel non identifié » reste donc à l’état et risque de causer beaucoup de problèmes à de nombreux Gabonais qui seront obligés de faire avec en leur faisant peur et en hantant leurs esprits. Ceux des parlementaires de transition qui ont tenté de s’en approcher pour lui donner une forme ont été rabroués, les espèces sonnantes et trébuchantes ayant été plus fortes que leurs nobles convictions. Ce qui devient de plus en plus rare par les temps qui courent, avoir de nobles convictions.