Alain Claude Bilié by Nze accusé d’hérésie               ‘

Les hérétiques étaient, au début du christianisme, ces chrétiens qui soutenaient des thèses allant à l’encontre de l’orthodoxie officielle. Ils furent sévèrement châtiés, condamnés qu’ils furent à être brûler vifs au bûcher.

 Pour mettre hors d’état de nuire les doctrines qu’ils véhiculaient, à l’exemple du possible et probable mariage entre Jésus-Christ et Marie de Magdala, l’évêque Athanase d’ Alexandrie dressa, en l’an 367, la liste des titres destinés à former le Nouveau Testament, liste que ratifièrent le Concile d’Hippone en 393, puis celui de Carthage quatre ans plus tard. Ainsi naquit le livre qui existe aujourd’hui, fruit d’une sélection, œuvre humaine, et donc sujette à l’erreur.

Trêve de « bondieuserie ». L’orthodoxie officielle gabonaise a établi une règle depuis le 30 août 2023, celle de faire tous allégeance au CTRI et de ne jamais critiquer les actes qu’il pose. Son œuvre, en cette période de Transition, n’est pas sujette erreur, comme s’il ne s’agissait pas d’une œuvre humaine. Aller à l’encontre relève par conséquent de l’hérésie.

 Tel est le procès fait actuellement au dernier Premier ministre d’Ali Bongo Ondimba, Alain Claude Bilié by Nze. Ce dernier ose critiquer la doctrine de l’orthodoxie officielle celle qui voudrait que le CTRI ait transformé le Gabon en moins d’un an, plus qu’ALI Bongo en quatorze(14) ans. La même doctrine impose que les gabonais disent « oui » un projet de constitution dont ils ignorent tout du contenu.

Il n’a pas droit à une telle critique, lui rétorque-t-on, parce que tout simplement il a été l’un des piliers du régime déchu, lequel en quatorze(14) ans a ruiné le Gabon et laissé son peuple dans une pa extrême pauvreté, cependant que pendant les quarante-deux(42) années de règne de son prédécesseur de père, le pays était un paradis terrestre, un havre de paix, une démocratie exemplaire où il n’y avait eu de coup d’Etat électoral. Il faisait bon vivre, à l’époque, dans ce pays, avant qu’Ali Bongo Ondimba et ses soutiens, dont Alain Claude Bilié by Nze ne viennent le jeter’ dans l’abîme.

 Raison pour laquelle tous ceux qui ont occupé de très hautes fonctions sous Omar Bongo Ondimba et qui l’ont accompagné au cours  de son long règne, en l’adulant, en se prosternant devant lui, en lui chantant des louanges, ceux-là  peuvent, eux, être pris pour des héros de la nation.

  Eux pouvaient s’exprimer et agir en tant qu’opposant, les Zacharie Myboto, Jean Ping, Jean François Ntoutoume Emane, Chambrier père et fils, Didjob Divungi Di Ding, Paulette Missambo, Séraphin Moudounga, les défunts André Mba Obame, Casimir Oye Mba, Jules Aristides Bourdes Ogouliguendé, Jacques Adiahénot, Pierre André Kombila, pour ne citer que ces figures de proue de l’ordre ancien, sans que nul ne trouve à redire.

Quant à l’hérétique Alain Claude Bilié by Nze, il doit tout simplement être brûlé au bûcher, parce qu’il : ose demander au CTRI d’honorer les engagements pris solennellement devant le peuple gabonais, dont celui de remettre le pouvoir aux civils après avoir restauré les institutions ; de ne pas reproduire les schémas jadis décriés en faisant la promotion des copains[CM1] ,coqauins et consanguins ; de ne pas privilégier certains Pdgistes qui sont aujourd’hui aux premières loges de la Transition, tout en jetant l’anathème sur d’autres.

 Il ose également  réclamer la mise en place d’une « Commission  vérité et réconciliation » pour mettre de la lumière sur ce qui  s’est réellement passé au Gabon avant le 30 août et en dégager les responsabilités avant de condamner ou pardonner. Il rappelle ainsi au CTRI, du moins certains de ses responsables leur implication dans les, évènements vécus au Gabon, toujours avant le 30 août 2023, notamment l’organisation de l’élection présidentielle etc.

On est donc là loin de querelles de personnes, mais sur des problématiques, à même de susciter de sérieux débat. Sauf à considérer, comme le font certains, que la personne qui pose ces problèmes est un hérétique, qu’il n’a pas droit à la parole et qu’il ne mérite que le bûcher. A condition que ceux prononcent une telle sentence sont exempts de tout reproche.


 [CM1]

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