Forum sur la coopération  sino-africaine : une aubaine pour le Continent noir

Le sous –développement dont souffrent la plupart des Etats africains a une genèse historique. Il ne s’agit ni d’un mal développement, ni d’un retard de développent. Le mal développement signifierait que les Africains n’auraient pas eu l’intelligence ou le génie qu’ont d’autres peuples pour se développer .tandis que le retard de développement serait synonyme d’une volonté délibérée de s’être mis en marge des processus de développement amorcés par ces autres peuples.

La situation du Continent noir qui avait déjà atteint un haut degré de développement avec de grands empires et autres royaumes qui y existaient date de l’époque du mercantilisme esclavagiste lorsque, venus tout exprès  de l’Europe où le capitalisme était en gestation, les Occidentaux ont arraché de leurs terres africaines, des millions et des millions d’hommes et de femmes, les plus robustes, les plus virils et les plus féconds aux fins d’aller les réduire à l’esclavage dans les plantations de coton et de canne à sucre, ainsi dans les mines de pierres précieuses en Amérique et dans les Antilles. Ce fut l’époque du mercantilisme esclavagiste ou encore « commerce triangulaire ». Cela a duré des siècles pendant lesquels le Continent noir a été privé de main d’œuvre et de cerveaux et son développement fut bloqué. La régression sur le plan économique et social fut telle que les Africains qui avaient échappé à cet ignoble entreprise, un véritable génocide social, furent obligés de vivre comme à l’époque de la chasse et de la cueillette.

Et vint l’entreprise coloniale. Cette fois-ci, il fallait dominer et exploiter l’homme africain sur ses propres terres après les lui avoir arrachés ? Des comptoirs, des maisons de traite et des sociétés concessionnaires furent crées, ainsi que des « champs du commandant ». Ce fut la grande époque de la découverte et de l’exploitation des matières premières dont regorgeaient le sol et le sous-sol d’Afrique : bois, manganèse, uranium, cuivre, cobalt, or , diamant, étain , autres pierres précieuses et un peu plus tard les hydrocarbures dont le pétrole et le Gaz. Là aussi les Africains en furent dépossédés à la faveur de l’industrialisation de l’Europe et le financement du système capitaliste. La division capitaliste internationale du travail a enfoncé le clou en imposant aux colonies européennes d’Afrique et même d’autres continents dominés le rôle exclusif de l’exportation des matières premières agricoles et minérales. Et là aussi cette entreprise coloniale a duré des siècles, avant que ne s’impose l’indépendance desdites colonies. Ce qui n’a fondamentalement rien arrangé puisque s’est instauré par la suite le néocolonialisme qui a pérennisé de manière plus subtile l’entreprise coloniale avec la mainmise des firmes multinationales occidentales sur les économies africaines.

Nous en étions là, lorsque la « Chine s’est réveillée », tel que l’avait prédit un homme d’Etat français, Alain Perfytte, pour ne pas le nommer. Sans expansionnisme, sans instinct de domination, sans s’immiscer dans les affaires internes aux Etats, et donc sans aucune forme d’impérialisme, elle se fraie au fil des années son chemin sur le Continent noir, dans une logique relevant du « gagnant-gagnant ». Elle n’a jamais colonisé aucun pays en Afrique. Elle coopère en respectant la souveraineté des peuples. Et contrairement à certains pays du moule occidental, elle n’a jamais été derrière un  un coup d’Etat en Afrique, tout comme elle n’a jamais contribué à l’élimination physique de tel ou tel leader politique africain qui ne portait pas ses valeurs. Au moment de la décolonisation et de l’affranchissement du joug de l’apartheid en Afrique du Sud, elle était du côté des peuples dominés, au nom du droit de ces peuples à disposer d’eux-mêmes. Sur le plan économique et social, elle construit des infrastures et autres équipements sociaux : routes, chemins de fer, hôpitaux, écoles, édifices publics etc.

Le Gabon qui a noué les relations diplomatiques avec la République populaire de Chine depuis 1974- contre toute attente puisque le pays était censé être sous le giron des pays occidentaux, notamment de la France- offre ce type d’exemple de coopération gagnant- gagnant avec le pays de Mao Ze Dong et ne l’a jamais regretté. Cette coopération vient de plus en plus être consolidée avec le séjour en République populaire de Chine du Président de la Transition politique en cours dans le pays, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema. Xi Xiping et son hôte se sont entendu à « créer un avenir plus radieux dans la mise en œuvre de leur partenariat de coopération stratégique global ». Plusieurs accords de coopération portant sur la mobilisation de plus 4,3 milliards de dollars, environ 2500 milliards de Francs CFA ont été signés. Notamment dans les secteurs des travaux publics et de l’énergie.

Pourvu que cela dure.

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