Le PDG sort progressivement du coma

Assommé dans la nuit du 30août 2023, le Parti Démocratique gabonais sort progressivement du Coma. D’aucuns auraient voulu l’enterrer à la suite de la grande messe d’Angondjé. Seulement voilà, le cimetière aurait refusé du monde. La difficulté ayant été de faire le tri entre qui est Pdgiste et qui ne l’est pas.

 Des Pdgistes, on en trouve partout au sein du paysage politique gabonais. Il y en a qui ont fait la pluie et le beau temps pendant les quarante (42) ans de règne du Président- Fondateur, Omar Bongo Ondimba. D’abord pendant les vingt-deux (22) ans de parti unique. Puis jusqu’à ce que le « Grand Camarade » s’éteigne en 2009,  19 ans après avoir été forcé de réinstaurer la démocratie multipartite dans le pays.

Avec la dévolution monarchique opérée dans le pays cette année 2009, beaucoup de ces Pdgistes sont allés se recycler dans l’opposition, certains après avoir cautionné cette dévolution monarchique. Ils sont nombreux à avoir adoubé Ali Bongo en 2009, pour succéder à son père au sommet de l’Etat. Avant d’être frustrés par le sort  qui leur a été réservé par après, le successeur de son père au trône du bord de mer de Libreville ayant beaucoup plus privilégié, dans un premier temps une « légion étrangère » dont la tête de file fut un certain Maixent Accrombessi. Puis, et par la suite, des jeunots aux dents crochues et aux ambitions démesurées, organisés dans une nébuleuse dénommée « Association des Jeunes Volontaires Emergents »(AJEV).

Ce n’était pas des « volontaires du progrès », mais des prédateurs des finances publiques dont la figure de proue fut Brice Laccruche Alliangha, alias Fargeon. Tout ceci avait forcé des Pdgistes de l’ordre ancien à regagner l’opposition politique à Ali Bongo Ondimba, tout en radicalisant leur discours autour de Jean Ping, ce dernier ayant émargé lui aussi dans le registre des Pdgistes d’antan.

 La bande à Noureddin et Sylvia Valentin Bongo Ondimba est venue encore les éloigner de plus en plus de la sphère du pouvoir.

Et vint le coup d’Etat militaire du 30 août 2023. Ils ont jubilé et fait tout de suite allégeance au CTRI, en négociant des postes au sein des organes de la Transition, voyant de nouveau la vie en rose. Enfin, ils vont pouvoir sortir d’un recyclage dans l’opposition qui n’avait que trop durer, se sont-ils dits.

 Et les  voilà au perchoir des principales institutions de la Transition, et à des postes clefs au sein du gouvernement.

Devenus amnésiques de leur passé d’apparatchik du PDG ancien, ils sont rentrés dans les rangs des inquisiteurs qui veulent d’un procès des cadres et militants de l’ex-parti unique, à condition que l’on aille au-delà de 2016. Le procès est attendu.

  Pendant que l’on y est, à Louis, au siège du PDG, les « Camarades » sortent progressivement du coma et ouvrent  les yeux. Un peu partout, les membres commencent à bouger. Les fédérations sont renouvelées et fonctionnent Discrètement, des cadres du parti se déploient sur l’ensemble de l’étendue du territoire national pour renouveler les structures. Leurs responsables reçoivent mensuellement leurs émoluments. Des réunions se tiennent. Au niveau du Secrétariat exécutif l’on a repris du souffle et la machine se dégrippe. Angélique Ngoma s’y attèle et quelque part là haut, on l’aide

La question est maintenant de savoir d’où viendrait cette nouvelle énergie qui permet à l’ex- parti unique de se requinquer progressivement, à l’abri de tous regards indiscrets, au moment où d’aucuns croient que c’en est fini de lui ?

 La récente dispute de cet héritage politique légué par feu Omar Bongo Ondimba, entre Ali Bongo Ondimba et Brice Clotaire Oligui Nguema, chacun de ses deux fils, -dans tous les sens du terme-tenant à s’en approprier, peut permettre de répondre à cette question.

 Dans la même semaine, deux directions du parti avaient été désignées par l’un et par l’autre. La première ayant pour premier  Vice-président un certain Alain Claude Bilié by Nze (côté Sablière) et la seconde Paul Biyoghe Mba (côté Palais de marbre du bord de mer de Libreville). Jusqu’à ce jour nul ne sait qui en assurait la présidence.

On peut donc imaginer que l’énergie actuelle, celle qui permet au PDG de se réveiller, viendrait de l’un de ces deux côtés.

 Les partis politiques dont le PDG,  sont donc et toujours pris pour des forces de mobilisation et de conquête du pouvoir. Même si ce sont les associations qui ont pignon sur rue par les temps qui courent

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