La chorégraphie est presque la même. Seuls les acteurs ont changé. La célébration de la journée dite de la « Libération » a ressemblé à une journée du 12 mars dans années 70. L’engouement, l’euphorie le faste et l’adoration sont les mêmes. A quelque chose près. Il ne manquait plus que les groupes d’aliénation- oh pardon, d’animation !- Presque du délire collectif.
Un an après le coup d’Etat militaire du 30août 2023, le Gabon renoue avec le slogan : « un seul chef, un seul parti (le CTRI-ndlr-) un seul peuple ». C’est comme si l’on regrettait l’époque du parti unique, avec son « grand timonier », « son guide éclairé », son « Akoma Mba », le guide suprême du mythique peuple d’Engong. C’est comme l’on était nostalgique des heures pendant lesquelles la « minute du parti » enseignait les psaumes du « petit livre vert », cependant que les groupes d’animation berçaient les oreilles des militants et sympathisants du « grand parti de masse. Sur les chaines de radio et de télévision, il n’y avait que cela.
Cela avait duré vingt- deux (22) ans, avant que le « grand timonier », le « guide éclairé » ne constate, en 1990, que le PDG avait échoué sur tous les plans : politique, économique et social. Ce qui l’avait alors contraint à convoquer une Conférence nationale et à céder à la revendication de réinstauration d’une démocratie multipartite dans le pays.
Ce qui veut dire que pendant qu’il faisait trémousser les femmes gabonaises et que le peuple s’abreuvait des psaumes de son « petit livre vert », l’essentiel était oublié. Cet essentiel constitué de routes ; d’écoles ; d’hôpitaux ; d’eau et de courant électrique, dont sont encore privés plusieurs foyers gabonais en milieux urbain et rural, de productions agricole et industrielle, d’habitats et de logements décents pour les Gabonais.
Vingt-deux(22) ans après, tout ceci l’avait rattrapé. D’où la confession ci-dessus rappelée. Le pays en entré dans un cycle de crises économiques, sociales et politiques qui ont débouché au coup d’Etat militaire do 30 août 2023.
Tout est ainsi à refaire, comme le dirait un jeune influenceur du pays sur les réseaux sociaux. A commencer par la restauration des institutions tel qu’annoncé dès leur première de prise de parole par les militaires ayant perpétré ledit coup d’Etat. Le chantier est tellement vaste qu’il y a lieu de faire économie de grandes fêtes au coup onéreux.
Le Gabon doit se doter d’une loi fondamentale garantissant des institutions stables et un Etat de droit démocratique. Telle est la préoccupation de l’heure. Le reste viendra : les grands projets à réaliser pour satisfaire les aspirations profondes du plus grand nombre, les grandes fêtes et autres moments de divertissement qui dépendront de cette satisfaction des aspirations profondes. Ce n’est d’ailleurs qu’en ce moment-là que l’on pourrait effectivement parler de « libération ».
Parce que les Gabonais se seraient libérés de la faim, de l’absence des soins de santé, des effectifs pléthoriques dans les salles de classe, des routes aux allures de pistes d’éléphant, du chômage de masse, des bidonvilles, de l’insécurité, en quelques mots du mal-vivre.