Le Baron Pierre de Coubertin, l’inventeur des jeux Olympiques, estimait que l’essentiel était d’y participer. Cela est de moins en moins vrai au fur et à mesure que ces jeux sont devenus l’occasion pour les grands pays du monde de faire la démonstration de leurs puissances économiques financières et même militaire. Et ce n’est guère pour rien si des pays comme les USA, la Chine, le Japon, l’Allemagne, l’Angleterre, la France, l’Italie et bien d’autres encore rivalisent de médailles. La grandeur de chacune de ces nations est fonction du nombre de ces médailles engrangées. Les pays d’accueil en profitent également pour se doter de plus en plus d’infrastructures et autres équipements sociaux.
Les enjeux et les retombées économiques et sociales sont par conséquent énormes. Et cela va de la réputation des pays qui y prennent part. Cela impose donc que chaque pays s’y prépare en menant des politiques sportives nationales à la hauteur de l’évènement et de ce que les dits pays peuvent en attendre. L’amateurisme est de ce fait d’aventurisme.
Le Gabon est un parfait exemple de cet aventurisme. On y envoie des délégations sans en attendre grand-chose. De la simple figuration qui coûte malheureusement cher au contribuable. Souvent, et tel est d’ailleurs le cas chaque fois, le nombre d’athlètes dans la délégation est infiniment moins important que celui de ceux et celles qui les accompagnent. En d’autres termes, il y a souvent plus de touristes que d’athlètes eux-mêmes. Le Ministère des sports est largement représenté, auxquels s’ajoutent les encadreurs, les parents, les copains et coquins. Du beau monde pour rien.
Parlant de la politique sportive et de la préparation à de tels jeux, il n’y a actuellement au Gabon aucune compétition sportive en termes de championnat. Pas de championnat de football, de basketball, de volleyball, de handball, de tennis de cour ou de table. Il n’y a pas non plus de pistes et de compétition d’athlétisme. Seuls les sports de combat se débrouillent comme ils peuvent. On se demande alors à quoi sert finalement un Ministère de Sport.
Les sportifs de haut niveau, toutes disciplines confondues, sont détectés et repérés dès leur très jeune âge, entre 10 et 15 ans ; Puis on les forme pour des compétitions internationales, et ils finissent par faire la fierté de leurs pays respectifs. Cela semble impossible au Gabon où les jeunes sont abandonnés à eux-mêmes, dans des bidonvilles où ils ne disposent d’aucune structure sportive.
Ceux que le sport intéressent sont obligés d’utiliser des espaces exigus, sur des terrains nus ou alors sur du goudron. Et le reste s’adonne à la consommation de stupéfiants de tous genres et aux braquages.
Difficile donc de faire de tous de futurs grands athlètes