Il avait quitté le Parti Démocratique gabonais en 2016, après avoir vainement tenté de le « moderniser » de l’intérieur, Barro Chambrier, le Prince d’0zoungué, héritier politique de son géniteur, le défunt Eloi Réhandi Chambrier. Il est alors devenu l’un des plus farouches opposants au pouvoir d’Ali Bongo Ondimba à l’époque pris en otage par une « légion étrangère » avec à sa tête un certain Maixent Accrombessi.
Légion étrangère sur laquelle il avait craché dessus, qualifiant ses membres de « profito-situationnistes ». Il rejoignit alors l’opposition avec, derrière sa personne, une « légion intérieure » cette fois-ci, laquelle prit le nom de « Rassemblement héritage et Modernité ». En réalité il n’en fut qu’un second couteau, le véritable mentor de cette « légion intérieure » ayant été Guy Nzouba Ndama.
L’avance prise par Jean Ping au sein de l’opinion changea la donne. Au cours d’un conclave tenu à la Sablière, et sur conseils de son père à l’époque encore vivant, lequel avait mis en avant les intérêts ethniques, Barro lâcha Guy Nzouba Ndama pour soutenir le fils d’Omboué, avec la promesse que ce dernier lui passera le flambeau 7 ans plus tard.
Le coup de force électoral perpétré par Ali Bongo Ondimba le 31 août 2016 bouleversa tout ce plan. Et Barro Chambrier entra dans la « Résistance » au bord de la piscine de Jean Ping, aux côtés de ce dernier, tout en jurant la main sur le cœur l’accompagner jusqu’au bout.
Quelque temps après, il fut parmi l’un des premiers à déserter ce bord de la piscine, estimant que la « résistance » n’était plus qu’une « utopie ». Pendant un moment, il a joué au funambule entre la Coalition pour la Nouvelle République, la nouvelle trouvaille de Jean Ping, et une partie des forces se réclamant de l’opposition qui s’en étaient détachées, au point de devenir le principal artisan de la mise en place de la coalition PG 41 constituée d’autres déserteurs du bord de la piscine de Jean Ping, auxquels s’étaient mêlés quelques groupuscules qui avaient pris part au Dialogue d’Angondjé de 2017. Et la rupture avec Jean Ping fut consommée.
Quand arrive l’élection du 27 août 2023, il constitue avec d’autres dont Albert Ondo Ossa, Paulette Missambo, Raymond Ndong Sima, Gnembou Moutsona, Mike Jocktane, François Ndong Obiang et les adeptes de « Gabon d’Abord », l’éphémère « Plateforme Alternance 2023. Ephémère, parce que cette dernière n’a pas survécu au coup d’Etat militaire du 30 août 2023, les militaires qui l’ont perpétré ayant jeté des biscuits aux uns et aux autres et ils ont vite succombé.
Barro de Chambrier est de ceux- là. Nommé Vice-premier ministre en charge de la planification, non seulement il devenu amnésique de ce qui faisait de lui un opposant au pouvoir d’Ali bongo Ondimba ; mais aussi il a renoncé à toutes ses ambitions d’antan.
Là n’est pas le plus grave, c’est son droit, après tout toute personne a le droit de revoir à la baisse ses ambitions en tenant compte du rapport des forces. C’est qui est ^par contre grave, c’est le fait pour lui d’appeler les citoyens à voter le « OUI » à une révision constitutionnelle dont ils ignorent le contenu. N’est-ce pas là une manière de prendre ces citoyens Gabonais pour des moutons de panurge, tout ceci pour faire plaisir au CRTI auquel il a fait allégeance. Pour un prétendu intellectuel bardé de diplôme dit-on et Professeur agrégé émérite de sciences économiques, c’est encore plus grave et l’on est là à la limite du ridicule.
Ainsi fonctionne, pourrait- on dire Hugues Alexandre Barro Chambrier. En faisant ses valises au PDG, il a entrainé du monde auprès de Guy Nzouba Ndama, avant de lâcher ce dernier pour aller camper au bord de la piscine de Jean Ping en compagnie des mêmes. Puis il déserté ce bord de la piscine pour se retrouver dans le PG 41. Du PG 41 il s’est retrouvé au sein de la Plateforme Alternance 2023. Et aujourd’hui, il a fait allégeance au CTRI, joue au renard qui flatte le beau corbeau, tout en exhortant ceux qui le suivent dans ses pérégrinations de voter « OUI » pour l’adoption, par voie référendaire, d’un projet de constitution dont ils n’ont lu rien qu’une seule ligne, comme s’il s’agissait d’un texte ésotérique dont ne prennent connaissance rien que des initiés.