Le Dialogue national inclusif-exclusif d’Angondjé l’a recommandé et le CTRI a approuvé. Les 105 partis politiques gabonais ne seront plus bientôt, pour leurs créateurs, qu’un lointain souvenir. Ainsi en ont voulu les Dialogueurs d’Angondjé, lesquels ont rendu ces partis politiques responsables de tous les maux dont souffre le Gabon depuis son accession à la souveraineté internationale ; Il semble avoir été mis sur leur dos, le Coup d’Etat militaire du 18 février 1964, l’instauration du Parti unique au Gabon et le bilan que l’on sait, les coups de force électoraux de 1993, 2009, 2016 et le raté de 2023. La gabegie financière, les détournements massifs des deniers publics, le népotisme et le clientélisme au sommet de l’Etat, la corruption généralisée ; tout ceci semble également être mis à leur actif.
Raison pour laquelle il a été recommandé à Angondjé de suspendre dans un premier temps leurs activités, en attendant qu’une loi soit prise pour les enterrer complétement en corsant les nouvelles conditions et critères de création de formations politiques. Cela est en train d’être fait ; Une ordonnance signée du Président de la Transition est cours d’élaboration et cela ne saurait tarder . On parle de quelques semaines.
Des sources proches du dossier disent qu’avec les conditions draconiennes qui s’y trouvent, le pays risquerait de se retrouver tout au plus rien qu’avec un ou deux partis politiques. Ce qui restreindrait inévitablement le champ des libertés reconquises en 1990. Ce qui serait également une violation grave et flagrante de la Constitution, toutes qui ont été en vigueur depuis cette date, lesquelles en leur alinéa 13 du Titre PRELIMINAIRE relatif aux « Principes et des Droits fondamentaux énoncent : « le droit de former des associations, des partis et formations politiques, des syndicats, des sociétés, des établissements d’intérêt social ainsi que des communautés religieuses, es garanti à tous dans les conditions fixées par la loi… ». Cette disposition est complétée dans le même alinéa en ces termes « les associations, partis ou formations politiques, syndicats, sociétés, établissements d’intérêt social, ainsi que les communautés religieuses dont les activités sont contraires aux lois, aux bonnes mœurs ou à la bonne entente des groupes ou ensembles ethniques peuvent être interdits selon les termes de la »
Depuis qu’ils se créent à partir de 1990 et même avant, lequel des partis politiques gabonais a-t-il posé des actes « contraires aux lois, aux bonnes mœurs ou à la bonne entente des groupes ou ensembles ethniques » ?
L’article 13 de toutes les constitutions en vigueur au Gabon depuis 1991 n »énonce-t-il pas que : « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce directement, par le référendum, selon le principe de la démocratie pluraliste, et indirectement par les institutions constitutionnelles… »
Si donc l’ordonnance en cours d’élaboration est adoptée par le Parlement de Transition, comme l’a été le Code électoral, cela ouvrira un très large débat au sein du paysage politique du pays et même de son corps social et la communauté internationale pourrait s’immiscer en vertu du Pacte onusien relatif aux droits politiques et civils et de la Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance.