Toute l’aristocratie altogovéenne était présente dans le Haut- Ogooué, lors de la tournée républicaine du Président de la Transition, Président de la République, chef de l’Etat, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, dans cette province du Sud-Est du Gabon. Il y avait là, au premier plan, et comme au bon vieux temps, Jean Pierre Lemboumba Lepandou, Paul Toungui, Zacharie Myboto, Jean Boniface Assélé Onteinté Dabani et bien d’autres.
Pendant toutes les années de gloire du défunt Omar Bongo Ondimba, ces trois personnes la pluie et le beau temps au Gabon. Jean Pierre Lemboumba Lepandou, par exemple, avait été surnommé « Mr Coffre- Fort ».Tout un symbole, tant l’homme incarnait l’opulence de l’époque, traduction de la gabegie financière de ces heures de gloire. Il fut le commissaire général au plan, le plus puissant que le pays ait connu, avant de devenir Ministre de l’Economie et des Finances. On ne parlait que de lui, Jean Pierre Lemboumba Lepandou !
« Mr Coffre –Fort », parce qu’on lui prêtait, à tort ou à raison, le privilège d’être celui qui détenait les clefs des différents coffres dans lesquels était amassé dans les banques en Suisse et autres paradis fiscaux la plupart des avoirs financiers du Gabon. Ce qui est vrai à cent pour cent, c’est que l’homme était devenu l’une des plus grosses financières du pays et roulait carrosse, avec un train de vie ostentatoire. En 1990, peu de temps après la Conférence Nationale, il s’était découvert des vertus d’opposant au régime qui l’avait fabriqué et cela a mal tourné pour lui avec une balle dans le ventre. Une tentative d’assassinat qui n’a jamais élucidée. D’aucuns soutiennent même qu’elle n’avait rien avoir avec la politique et qu’il s’agissait d’un simple règlement de comptes resté énigmatique. Puis il s’était repenti en se réconciliant avec Feu Omar Bongo Ondimba dont il devint le Coordinateur Général des Affaires présidentielles.
L’avènement d’Ali Bongo Ondimba au pouvoir l’a éloigné du sérail et il a préféré s’exiler en France où on le dit avoir un carnet d’adresses bien fourni avec lequel il coachait à distance Jean Ping. Après le 30 août dernier, il est rentré au pied et d’aucuns le soupçonnent de tirer les ficelles derrière le CTRI
Paul Toungui n’est plus à présenter. Il fut l’homme à tout faire d’Omar Bongo Ondimba, après avoir remplacé Jean Pierre Lemboumba Lepandou au Ministère de l’Economie et des Finances – ils sont tous les deux originaires d’Okondja- Il fallait passer par lui pour rencontrer le Maître du Gabon de l’époque dont il devint le beau-fils. Affaibli ces derniers temps, dit-on, par la maladie, il est devenu de plus en plus discret. Seul le dernier séjour d’Oligui Nguema dans le haut Ogooué l’aurait sorti de l’anonymat qu’il s’était imposé.
Zacharie Myboto a été quant à lui, et pendant de très longues années, le N0 2 du pouvoir d’Omar Bongo Ondimba, l’un des principaux piliers au point d’avoir envisagé de devenir son beau-père. La rupture fut consommée en 2001, le père de Chantal accusant le défunt André Mba Obame et Ali Bongo Ondimba de tisser des intrigues contre sa personne. Depuis lors, il était devenu l’un des opposants les plus radicaux de Bongo père et fils. Avec d’autres dont curieusement André Mba Obame, il a créé le parti politique Union Nationale, avant de prendre récemment sa retraite politiques, tout en passant le flambeau à son gendre Paul Marie Gondjout, le mari de Chantal. Il eest revenu au premier plan avec le coup d’Etat militaire du 30 août 2023.
On écrirait tout un ouvrage sur Jean Boniface Assélé Onteinté Dabani et ses relations avec le pouvoir des Bongo. Beau-frère d’Omar Bongo Ondimba, il a tout eu et tout fait. Il a occupé tous les postes, sauf ceux de Président de la république et de Premier ministre .En avait-il besoin, puisqu’il se vantait d’être le seul qui, avec un gratte-corps, aidait le défunt chef de l’Etat à prendre sa douche. Il a ainsi des postes stratégiques, sensibles et aussi juteux, parfois en les cumulant ; N’a-t-il pas été un moment donné Ministre d’Etat, ministre des Travaux publics, en même temps Commandant en chef des Forces de Police Nationale ? Se sentant à l’étau au sein du PDG en 1990, avec l’arrivée de nouvelles figures qu’il accusait d’être des affreux « communistes (sic), il avait dû se résoudre à créer sa propre chapelle, le Cercle des Libéraux Démocrates (CLR).
Lors du dernier Dialogue national inclusif-exclusif d’Angondjé, il a été recommandé de faire la chasse aux Pdgistes, de les rendre inéligibles et même de leur intenté des procès, ne peut-on pas se demander de quels Pdgistes s’agissait-il, ceux de 2023 uniquement ou alors tous ceux qui ont été à la manœuvre depuis l’époque de « un seul parti, un seul chef, une seule nation » ? Et si tel est qu’il s’agisse des néo-Pdgistes essentiellement, ce serait- un procès et des sanctions à tête chercheuse
Ndong Ayingono Bekoung