Elle occupe aujourd’hui le perchoir de la Chambre haute du Parlement de Transition, le Sénat, Paulette Missambo, après s’être recyclée dans l’opposition. Elle avait rejoint ladite opposition quelques mois après la disparition d’Omar Bongo Ondimba en 2009, non sans avoir cautionné la dévolution monarchique qui avait fait d’Ali Bongo Ondimba le successeur de son père, puisque ‘elle fut, à cette époque, membre du Comité permanent du Bureau politique du Parti Démocratique Gabonais (PDG), lequel avait investi le candidat Ali à l’élection présidentielle anticipée qui suivit cette disparition du Président- Fondateur de l’ex-parti unique. Tout un parcours au cours duquel elle avait occupé plusieurs postes ministériels, dont ceux de la fonction publique, de l’éducation nationale, de la santé et des transports. Difficile donc de la dédouaner de ce qui s’est passé au Gabon pendant toute cette longue période.
Restée au PDG quelque temps après le décès d’Omar Bongo, et parce que partageant sa vie avec le regretté Casimir Oye Mba, elle fut victime d’un ostracisme nauséabond entretenu par les adeptes du « Tout sauf les Fang ». D’où son départ du PDG pour rejoindre son compagnon dans l’opposition, au sein de l’Union nationale. Elle en devint une figure marquante au point où certains cadres, militants et sympathisants, décidèrent de jeter leur dévolu sur elle au moment où Zacharie Myboto rendait son tablier en tant que Président du Parti. Ce ne fut pas du gout de la dynastie Myboto qui préféra le gendre Paul Marie Gondjout, l’actuel ministre de la Justice, Garde des sceaux du gouvernement de transition. Et ce fut une scission qui consacra deux Union nationale : L’Union nationale « canal historique » dirigée par Paulette Missambo et l’ « Union Nationale Initiale » – en réalité L’UGDD de Zacharie Myboto- dirigée cette fois-ci par son gendre Paul Marie Gondjout.
C’est cette « Union nationale canal historique » qui constitua avec d’autres formations et personnalités politiques l’éphémère « Plateforme Alternance 2023 », laquelle avait investi Albert Ondo Ossa, comme candidat consensuel de l’opposition à l’élection présidentielle de d’août 2023. Et vint contre toute attente le coup d’Etat militaire du 30 août. Evènement qui lui a ouvert les portes du Sénat en tant Présidente de la chambre haute du Parlement de transition. Ce fut, pour elle, le grand retour aux affaires. A elle désormais les cortèges avec gyrophares, sirènes et tous les autres honneurs.
Au siège de son parti, ses camarades continuent à entretenir la flamme, tout en ayant plus un axe précis. La preuve, treize (13) d’entre eux, membres du Parlement de transition, ont voté contre le nouveau code électoral sans que leur ex-présidente du parti en dise quelque chose. Et la voilà en déphasage avec son parti, du moins avec ceux qui le représentent dans les organes parlementaires de la Transition. Elle reste droite dans ses bottes dans son fauteuil de Président du Sénat face aux frondeurs dudit parti qui semblent l’avoir désavouer. La logique ne voudrait-elle pas, dans ce cas, qu’elle se démette de ses fonctions, afin d’être en phase avec les siens ? Cela n’a pas l’air d’être son option. Elle a plutôt tendance à jouer au « J’y suis, j’y reste ».
Autre preuve que les cadres et militants de l’Union Nationale sont tellement, et aujourd’hui déboussolés, lors d’une prise de parole publique à Ntoum, la présidente par intérim du parti, Jeanine Taty Koumba, a dénoncé l’adoption du nouveau code électoral, tout en rappelant que les membres dudit parti ont voté contre, avant de révéler qu’elle votera « oui’ pour le projet de constitution en gestation sans en connaitre le contenu, non sans souhaiter le CTRI le mette à la disposition des institutions du pays. Difficile d’y comprendre quelque chose.