Confier les leviers d’une partie du pouvoir exécutif à une extrême droite néonazie et donc raciste, suprématiste et xénophobe, c’est le risque couru par les Français en ce moment, si jamais le Rassemblement National de la famille Lepen l’emporte dans quelques jours à l’issue des élections législatives anticipées.
Auréolés par les résultats des dernières élections européennes, les militants et sympathisants de ce parti, né des décombres de tous les groupuscules nostalgiques du 3è Reich, croient dur comme fer que leur joker, Jordan Bardella, descendant d’une famille d’immigrés italiens, s’installera bientôt à Matignon d’où il mènera la chasse à d’autres descendants de familles d’immigrés comme la sienne.
C’est ainsi qu’avait commencé l’histoire de l’Italie et de l’Allemagne en début des années 30. S’appuyant et maniant habilement une fibre ultranationalisme, Roberto Mussolini et Adolf Hitler ont accédé démocratiquement, c’est-à-dire par les urnes, au pouvoir dans leurs pays respectifs.
En Allemagne plus exactement, Adolf Hitler avait choisi ses cibles, les Juifs, les Tziganes et tous les autres peuples qui n’étaient pas de la race aryenne. Il en faisait des responsables du déclin économique de son pays, du marasme social, de la dépravation des mœurs, de l’insécurité et de bien d’autres travers. Les juifs en furent particulièrement visés. Obligée de payer des compensations aux pays alliés pour avoir perdu la guerre de 1914- 1918, et forcée de rechercher un espace vital pour son économie capitaliste en déclin, l’Allemagne nazie déclencha la deuxième guerre mondiale, en envahissant d’autres pays. Ce fut la déflagration à l’échelle de toute la planète –Terre. Des milliers de juifs furent acheminés par fournées dans des camps de concentration où ils furent brûlés dans des fours crématoires et exterminées. Dans le monde entier, il eut plus d’une centaine de millions de personnes tuées ou disparues.
La France pourrait donc être l’épicentre d’une telle déflagration mondiale avec le RN au sommet de l’exécutif. C’est vrai qu’en avançant avec des gants de velours et un discours désormais polissé, ce parti charme et attire désormais une bonne partie de l’électorat de l’Hexagone, en se voulant très proche des milieux populaires abandonnés par les partis de gauche dont le discours devient inaudible chez les ouvriers et les classes moyennes .
En réalité son programme se résume à la lutte contre les immigrés qu’il rend responsables de tous les maux qui minent la France : le chômage, le mal logement, le faible niveau des prestations sociales, l’insécurité, la baisse du pouvoir d’achat etc. Un tel programme ne peut qu’aboutir à ce qu’a vécu le monde entre 1939 et 1945
Les électeurs français en sont-ils conscients ? En observant le frémissement qu’il y a en ce moment à gauche de leur échiquier politique, avec l’émergence du Nouveau Front Populaire, on peut répondre positivement. Des personnalités considérées comme des leaders d’opinion, intellectuels, artistes, sportifs et autres s’y sont mis aussi. Et la moutarde a l’air de prendre. Sentant ce, frémissement, Jordan Bardella fait presque du chantage aux électeurs, en déclarant qu’il n’accepterait le poste de Premier ministre rien que si son parti, obtient la majorité absolue dans l’hémicycle. Ce qui est peu probable.
