Politique gabonaise : silence-radio

Ont-ils atteint leur but les partis politiques qui se réclamaient, il n y a pas encore longtemps, de l’opposition, dont   l’éphémère Plateforme « Alternance 2023 » ? Ils sont tous devenus curieusement aphones, le CTRI les ayant complétement anesthésiés en leur concédant des strapontins dans différents organes de la Transition. Du coup, tout donne   l’impression que seul Ali Bongo les inspirait, et qu’une fois ce dernier débarqué de la tête de l’Etat par les militaires, il y a plus de problèmes au Gabon. Il n’y a plus de quoi se mettre sous la dent, en dehors du fourvoiement d’un ministre de l’intérieur qui se cherche entre les recommandations d’un dialogue et l’empressement de faire adopter des textes législatifs qui renforcent son pouvoir en matière électorale.

 Et pourtant, les élections pointant à l’horizon 2025, les problématiques sur lesquelles les différents  partis appelés à proposer des offres politiques aux Gabonais existent. Le Dialogue nationale inclusif-exclusif n’a guère répondu à leurs attentes. On s’y est défoulé, sans s’attaquer à l’essentiel. Et cet essentiel est politique.

 Dans la sagesse populaire, il est conseillé de toujours lâcher le chien au point de chute du gibier. Après le retour à la démocratie multipartite en 1990, le Gabon est entré dans un cycle de crises politiques postélectorales aux conséquences souvent désastreuses. La loi fondamentale  du pays, constamment révisée et le code électoral en étaient à l’origine. Seuls ces deux textes peuvent garantir l’Etat de droit démocratique et éviter non seulement toute « monarchisation » de la vie politique, mais aussi le mettre à l’abri d’autres crises postélectorales.

 A la place d’un dialogue qui a prétendu vouloir refaire entièrement le Gabon, lequel est allé dans tous les sens,  dans l’émotion, avec un déchainement des passions, le tout sur fond d’un règlement de comptes personnels, la transition instaurée par les militaires pouvait  durer six (6) mois, le temps qu’une assemblée constituante élabore un projet de constitution à proposer au peuple gabonais pour adoption par voie référendaire. Puis serait intervenue la tenue des élections générales. Ce qui devait susciter  un large débat national alimenté et animé par les politiques.

Tel n’est pas le cas par les temps qui courent, ces partis politiques s’étant mis eux-mêmes sous l’éteignoir, ils sont aujourd’hui inaudibles et se contentent par exemple de la proposition issue du Dialogue national inclusif-exclusif, celle d’instaurer un système présidentiel au Gabon. Nul ne les entend à ce propos.

 On ne les entend pas non plus sur beaucoup d’autres problématiques telles : les rapports futurs entre le Président de la république et les autres institutions républicaines, à l’instar du parlement et du pouvoir judiciaire. Ils sont encore plus aphones sur l’organisation des élections. Que pensent-ils du retour de la gestion de ces élections au ministère de l’intérieur, motus et bouche cousue, comme si tous avaient avalé leurs langues.

 

Toujours à un an et demi des élections générales, nul ne sait quelles sont les offres politiques des partis gabonais en matière agricole, industrielle, d’éducation et de formation, de santé et de natalité, d’habitat et de logement, de protection sociale, d’environnement, de culture etc.

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