Ministère du budget : les services spéciaux aux trousses de cols blancs

De sources sûres et très au fait du dossier, ce sont plutôt soixante-douze (72) milliards de Francs CFA  par an, et non vingt- quatre (24) milliards, à raison de Six (6) milliards par mois, que perçoivent les trois mille (3000) fonctionnaires des régies financières des douanes, des impôts, du trésor et du budget, au titre d’une prime de la performance budgétaire. Un pactole que se partagent non seulement ces trois mille (3000) agents de l’Etat, mais aussi les membres du gouvernement qui les gèrent et qui, bien évidemment, se taillent chaque mois la part du lion.

 Et Ils en veulent toujours plus, ces cols blancs ! Ce malgré une note rendue publique le 24 mai 2024 par le Fonds monétaire internationale (FMI). Note à travers laquelle il alerte les autorités de la transition sur des « dérapages budgétaires » en cours. A ce propos, le gendarme mondial de la haute finance écrit, et parlant du Gabon : « dans l’avenir, les perspectives seraient confrontées à des risques majeurs.  Les perspectives d’une diminution progressive de la richesse pétrolière pèsent sur les prévisions de croissance à long terme et sur la position extérieure, compte tenu d’une diversification encore modérée hors du secteur pétrolier. S’ils ne sont pas corrigés, les déséquilibres budgétaires créeront des risques de liquidité à court terme et des risques de viabilité de la dette à long terme, pouvant déstabiliser les perspectives macroéconomiques… ».

 En d’autres termes et en langage de profane, si le Gabon continue à dépenser sans compter et surtout sans produire plus de richesses, le pays risque d’être en cessation de paiement et ne pourrait même plus emprunter sur le marché monétaire mondial. Et cela s’appellerait  faillite de l’Etat.

Cette situation n’inquiète nullement la Direction Générale du Budget et des finances publiques. Annonce fracassante et populiste d’une éventuelle revalorisation de la Prime de Performance Budgétaire (PPB), embauche par souci de clientélisme de 200 nouveaux agents, financement d’associations à des desseins inavoués, tout y est entrepris.

 Si les agents des régies financières s’étaient déjà léchés les babines en apprenant qu’ils vont être de plus en plus engraissés, l’annonce de la revalorisation de la Prime de la Performance Budgétaire n’a pas été du goût d’une commission interministérielle  au sein de laquelle siègent les deux secrétaires généraux des ministères de l’économie, des comptes publics et du pétrole. Ces deux secrétaires généraux sont alors montés au créneau pour rappeler que seule cette  commission, régie par l’article 16 du décret no 0 429/PR/PM du24 décembre 2020, modifié par le décret no 0160/PR/PM du 30juin 2022, est  habilitée à se prononcer sur une telle et éventuelle revalorisation. La «  DGBFP n’a aucune compétence » pour, ont-ils martelé. Les « annonces relatives à une prétendue augmentation de la prime de performance budgétaire n’engagent pas l’administration, mais uniquement les personnes qui en sont responsables » ont-ils enfoncé le clou. Surtout que, le cadre  pour mener des négociations en vue d’une telle revalorisation, qui figure d’ailleurs dans le cahier de charges des syndicats des régies financières, est fixé par l’arrêté no 0060 du 08 mars 2024 du gouvernement, via le Premier ministre de transition 

De tout ceci, l’intersyndicale  des régies financières n’en a que cure. Se rangeant du côté de la Direction Générale du Budget et des finances publiques, elle s’est liguée contre les deux secrétaires généraux sus-cités, en rappelant curieusement ce que ces derniers avaient déjà dit, à savoir que seule la commission interministériel est habilitée à se prononcer sur la revalorisation controversée.

Mis au parfum de cet embrouillamini, les services spéciaux ont décidé d’y voir clair, selon certaines sources assez bien informées et qui en sont très proches. Des auditions ont lieu. Les mêmes sources révèlent que le Patron du trésor public le (TPG) aurait été entendu et ce dernier se serait dit surpris des mouvements de fonds publics qui lui ont été présentés et que seuls le Trésorier général et le Directeur Général du Budget et des finances  publiques pourraient justifier.

 

Les auditions suivent leur cours, selon les mêmes sources  bien de choses pourraient être révélées et les têtes de certains cols blancs du Ministère du Budget risquent de tomber. Est-cela l’ « essor vers la félicité » !

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