Dépravation des mœurs au Gabon : civilisation ou barbarie !

Des scandales défraient la chronique. Il ne se passe plus un jour sans que des cas de viol et d’inceste ne soient signalés. Des pères de famille, des oncles, des frères, des cousins et des neveux qui violent leurs propres enfants, leurs nièces, leurs sœurs, leurs cousines, leurs nièces, souvent dès leurs très bas âges.

Jusqu’à une époque encore récente, ce sont les crimes dits rituels qui occupaient l’actualité. Ces crimes de sang perpétrés avec mutilation des organes humains à des fins fétichistes. Plusieurs familles ont été ainsi privées de leurs membres, le plus souvent là aussi à très bas âge, certains ayant la conviction que des organes prélevés sur leurs corps garantiront la promotion sociale des commanditaires.

 S’était alors installé en terre gabonaise un macabre trafic d’organes humains, les sexuels étant les plus prisés .Des corps de petits enfants ont ainsi été retrouvés, mutilés, à plusieurs endroits, leurs organes conservés et transportés dans des glacières, au point où des parents des victimes ont été obligés de créer une « Association  de lutte contre les crimes rituels ». Parfois les commanditaires de tels crimes ne venaient pas de loin. C’est généralement au sein des cercles familiaux qu’ils étaient ou le sont encore tapis à l’ombre.

Ce type de barbarie et d’obscurantisme qui fait croire que l’on peut se servir d’un corps humain pour gravir l’échelle sociale ne semble plus, par les temps qui courent, avoir pignon sur rue, du moins ces cas sont de moins en moins signalés. Peut-être la recette n’est plus efficace. Il peut y avoir plusieurs raisons à cela.

Premièrement, la société gabonaise s’abreuve de plus en plus de mœurs venues d’ailleurs.la pédophilie et l’homosexualité en font partie. Les civilisations qui les exportent faisant croire qu’il s’agit de mœurs des sociétés évoluées .Pour ces civilisations, dont plus particulièrement la judéo-chrétienne, modernité rime avec homosexualité et pédophilie. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication, dont les fameux réseaux sociaux, sont les principaux vecteurs d’importation de ces pratiques jusque-là inconnues en terre africaine et donc gabonaise, à quelques rares cas près.

 C’est la raison pour laquelle, cela a été absurde, voire stupide d’inscrire au menu des débats du dernier Dialogue d’Angondjé la question de l’homosexualité qui demeure une pratique très marginale au sein du corps social du pays ,lequel  la freinait et la régulait lui-même sans que l’on ait besoin de légiférer là-dessus. Cela s’avère d’ailleurs contreproductif, puisqu’en agissant ainsi, on en fait plutôt la promotion ,tout interdit brutal suscitant et attisant la curiosité. Les valeurs morales propres à chaque peuple ne  servent-elles de barrières aux nombreuses exportations dont ne se reconnaissent pas les peuples auxquelles on tente de les imposer. Doit-on pénaliser ou dépénaliser l’homosexualité, la question ne devait pas se poser, la société étant elle-même capable de trouver une réponse à cela, ses valeurs morales endiguant ou régulant ce type de pratique qu’elle estime être contre- nature. Aucune autre loi ne peut en venir à bout.

A l’homosexualité s’est ajoutée la pédophilie. Une pratique d’un autre monde. Un vice relevant d’une pathologie devenue contagieuse. Réseaux sociaux mis à contribution, les pédophiles sont de plus en plus nombreux au sein du corps social gabonais. Par mimétisme ou en raison de croyances obscurantistes et rétrogrades, des Gabonais s’y adonnent.

 Cette fois-ci, quelles que soient les motivations, la main des justiciers ne doit pas trembler en frappant les auteurs d’un tel crime odieux. Elle doit même être très lourde. 

 Là également, la société gabonaise avait elle-même mis des barrières en ce qui concerne les rapports sexuels et les mariages au sein des différentes communautés. Aujourd’hui, certains les transcendent sans aucun débat de conscience, le monde s’étant globalisé sans tenir comptes de cultures, des us et coutumes et des mœurs des uns et des autres.

Puis et deuxièmement, l’on est de plus en plus dans une société où des hommes d’églises, généralement autoproclamés, sont devenus des vendeurs de miracles au nom de Jésus- Christ. Et comme tout produit mis en vente a besoin de recette, ces hommes d’églises, dites de réveil –qui réveillent beaucoup plus les instincts sexuels et criminels- conseillent le plus souvent leurs adeptes de commettre des incestes, afin que s’opèrent les miracles. Ces adeptes étant, dans la plupart des cas, des hommes et des femmes à la recherche du premier emploi, d’une promotion sociale, d’un foyer conjugale stable etc. Combien de fois n’a –t-on pas entendu les auteurs de tels incestes déclarer : « c’est mon pasteur qui m’a demandé d’entretenir des relations sexuelles avec mon enfant afin que je sois nommé et être riche ».

Du coup, dans un obscurantisme syncrétique qui mêle christianisme et fétichisme, d’aucuns succombent en violant leurs propres  enfants, leurs nièces, leurs cousines en prétendant avoir été guidés par un « esprit », par le « diable ». Des cas sont légion. Les cours criminels qui siègent sur l’ensemble du territoire national se prononcent et tranchent très souvent sur de tels cas à la limite du rationnel et de l’irrationnel.

Troisièmement, il y a les conditions de vie sociale. La proximité et la promiscuité dans les bidonvilles des grands centres urbains du pays où des familles entières s’entassent dans des logements de fortune avec très peu d’espace, le chômage, l’alcoolisme, la drogue sont autant de facteurs favorisant ce type de pratiques. Ce qui ne veut nullement dire qu’elles n’ont lieu dans des milieux feutrés où cette fois-ci l’emporte le vice. Que peut faire un père de famille qui partage la même chambre que ses enfants où il n’y a aucune intimité, qui est au chômage, qui s’abreuve d’alcool à longueur de journée tout en consommant des stupéfiants ; ce dernier ne peut que perdre toute raison et succomber à la tentation du viol de sa propre progéniture.

Effets de mode par mimétisme, conditionnement religieux, conditions de vie sociale précaires, autant  de facteurs à l’origine des fléaux vécus en ce moment en terre gabonaise, lesquels participent de l’aliénation culturelle et de la dépravation des mœurs. Et tant que ces fléaux ne seront pas éradiqués, le pays ne sortira guère de l’auberge du sous-développement.

 

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