Discorde au sein de la Coalition pour la Nouvelle République

Le prix de la loyauté, c’est ce qu’a payé Moulengui Boukosso qui avait accepté de rester à camper au bord de la piscine de Jean Ping, cependant que d’autres l’avaient déserté. Il s’en veut aujourd’hui au regard  de ce qui lui est arrivé après avoir été accueilli au portail de la résidence privée du « Président élu » tel un indésirable. Des lieux auxquels il était habitué depuis plus de quatorze (14) ans. «  Vous n’avez plus accès ici » lui a signifié le vigile de service en lui tendant un papier sur lequel étaient griffonnées quelques lignes.

 Dès cet instant, celui qui s’exprimait encore au nom de la Coalition pour une nouvelle République a vite compris que la rupture était consommée.

Depuis la prise du pouvoir par les militaires et l’avènement du CTRI, le feu couvait sous les cendres au bord de la piscine de Jean Ping. On s’épiait, on se guettait et on suivait les pas des uns et des autres. La confiance n’y était plus. Moulengui Boukosso, par exemple, observait les démarches en solo de celui qu’il considérait jusqu’alors comme son mentor politique, Jean Ping. Il s’est vite rendu compte que chaque fois que ce dernier allait rencontrer, officiellement ou en privé, les autorités de la Transition, plus précisément le Président Brice Clotaire Oligui Nguema, il n’était accompagné rien que de ses enfants. Du contenu de ces rencontres, la CNR n’en savait strictement rien. Et cela a commencé à créer des frustrations.

 Du coup, celui qui présidait jusqu’alors aux destinées de ladite CNR et qui en était le porte- parole a commencé à prendre des initiatives en se répandant dans des déclarations qui ont fini par irrité le « Président élu ». Des déclarations qui ne cadraient pas avec les orientations que son mentor entendait donner à la coalition vis-à-vis du CTRI. Beaucoup critique quant à la manière dont ce CTRI gérait la Transition, Moulengui Boukosso se mettait ainsi en porte- à- faux avec Jean Ping. Lui qui se veut très conciliant, histoire d’en engranger des dividendes. La preuve, n’est-il pas devenu un émissaire du Président de la Transition ? Presqu’un ambassadeur itinérant ? D’où son interdiction de mettre les pieds au bord de la piscine. Il y est devenu persona non grata.

L’ancien compagnon de Paul Mba Abessole, en tant coupeurs de bois tous les deux, paie là le prix de la fidélité et de la loyauté. Il n’avait pas encore compris, Moulengui Boukosso, que Jean Ping fonctionnait ainsi. En dehors des membres de sa famille, dans le sens nucléaire du terme, il ne se sert d’autres personnes rien comme marchepied. Prendre des décisions en solo, sans prendre soin de consulter ses compagnons de lutte est  presqu’inscrit dans son ADN.

En 2016 par exemple, dans le tourment de la crise postélectorale, il s’était illustré de la même manière en déclinant toutes les offres de négociation qui lui avaient été proposées, sans prendre soin de solliciter les avis de ceux qui l’entouraient à l’époque. En fin des comptes, il s’est retrouvé dans une impasse dans laquelle l’ont conduit quelques jusqu’auboutistes qui, finalement l’ont abandonné au bord de sa piscine, en compagnie de quelques rares fidèles dont justement Moulengui Boukosso.

C’est ce prix d’une fidélité et d’une loyauté aveugles que ce dernier paie aujourd’hui.

 

 

 

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