Burkina- Faso et Mali : des transitions bloquées

Personne ne sait plus quand est-ce que l’ordre constitutionnel normal reviendra dans certains pays du Sahel tels le Burkina-Faso, le Mali et même le Niger. Les transitions politiques qui étaient censées durer deux (2) à trois (3) ans ont été prorogées, et les élections sont renvoyées dans les calendes du Sahel. C’est toujours l’ordre kaki qui règne et tout le monde est mis au pas militaire, quand certains citoyens se trouvent obligés de rentrer dans la clandestinité.

L’insécurité et la guerre contre le péril djihadiste, tels sont les arguments brandis par les autorités militaires de ces deux pays pour justifier la prorogation des transitions qui y ont cours. Dans les deux pays, on est loin de sortir de l’auberge, tellement l’intégrisme salafiste gangrènent les corps sociaux ; Les officiers qui y ont pris le pouvoir ont pensé naïvement éradiquer le fléau le plus tôt possible en misant essentiellement sur l’appui du groupe Wagner, après avoir fait des Français des boucs ’émissaires, ils sont en train de s’apercevoir  que rien n’était aussi facile ; Se mélangeant aux populations, elles-mêmes converties et convaincues[NM1]  des thèses salafistes, les barbus intégristes sont toujours là et tuent au nom d’Allah.

 Au Burkina-Faso par exemple, l’armée régulière ne fait plus de discernement entre ces populations civiles et les terroristes. Des massacres sont ainsi faits dans des villages entiers où enfants, femmes, hommes et vieillards sont cyniquement tués. En témoigne le dernier rapport  de l’organisation de défense des droits de l’homme « Humann Wight  right ». En guise de réponse, les barbus intégristes s’en prennent aux églises et même aux mosquées, y perpétrant à leur tour des massacres.  Du coup des millions de citoyens Burkina –Bê prennent le chemin de l’exil. Le capitaine Ibrahim Traoré n’y peut grand- chose et il est obligé d’enrôler de force des membres de la société civile, des syndicalistes, des intellectuels, qu’ils envoient au front. Ceux qui rechignent d’y aller sont gardés au frais et donc privés de leur liberté.

Au Mali, le champ des libertés s’est restreint. Les activités de toutes les forces qui avaient soutenu dès le départ, le Colonel Assimi Goita et ses frères d’armes ont été mises sous l’éteignoir. Il n’y a plus de partis politiques, de syndicats, d’associations et autres organisations non gouvernementales. Tout ce monde a été rendu muet.

Dans les deux pays, les transitions ont encore de beaux jours devant elles et l’ordre kaki perdurera, tant qu’il y aura l’insécurité et la lutte contre le djihadisme, les deux étant indissociables.

Dans le cas du Gabon, d’aucuns ont tenté de s’inspirer de ces exemples en proposant une transition de cinq(5) ans, arguant que tout est à faire et à refaire dans le pays, comme si ces cinq (5)ans suffisaient pour y arriver.

 

 


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