Tchad : fini la transition et place aux élections

Le Tchad du Docteur Outel Bono, de Garta Tombalbaye, de Félix Malloum, de Loi Mahamat Tchoua, d’Aba Siddick, d’Amat Acyl, de Goukouni Ouaddaï, de d’Abdel Kamoungué, d’Hissein Habré, d’Idris Deby Itno, pour ne citer que ces figures emblématiques de la vie politique de ce pays va-t-il enfin s’en sortir ?

 Pendant de très longues années, seuls la kalachnikov et autres armes de guerre s’exprimaient à la place du bulletin de vote. Après s’être battu pendant longtemps  sur le caillou du nord du pays où subsistent toujours quelques poches de groupes armés, et après quelques autres longues années du pouvoir dictatorial et sanguinaire d’Hissein Habré, ce pays a connu une relative stabilité politique avec Idriss Deby Itno qui a fini par être assassiné dans des conditions non encore élucidées, pendant qu’il se trouvait au front de guerre contre des groupes armés.

Pouvoir militaire et familial, ceux qui l’incarnent n’ont pas tardé à lui trouver un successeur, en la personne de son propre fils, le Général Mahamat Idriss Deby Itno. S’est alors ouverte une période de transition de trois(3) ans, entrecoupée d’épisodes quelques fois tumultueux.

 Pendant cette période, l’actuel Premier ministre de la transition, Succès Masra, a fait battre le pavé aux siens, pour dénoncer la manière dont ladite transition était gérée et les élections préparées. La répression qui s’en est suivie a fait plusieurs victimes, des morts, des blessés et de nombreux prisonniers dans les rangs de ses partisans. Masra fut lui-même obligé de s’exiler, avant que les deux hommes n’allument le calumet de la paix, sous la houlette du chef de l’Etat de la RDC, Félix Tshisékedi, certainement sur recommandation de certaines puissances occidentales qui considèrent que le Tchad est l’un des principaux boucliers contre le péril islamiste qui menace leurs intérêts économiques et géostratégiques en Afrique subsaharienne, du moins ce qui en reste.

Du coup, le leader du parti politique « les Transformateurs » a été nommé Premier ministre de la Transition et il a enterré la hache de guerre. Yaya Dillo, l’un des dissidents contre Mahamat, du clan Deby a été lui aussi victime de cette répression. Il y a laissé sa vie.

Aujourd’hui, l’heure est aux élections. La campagne bat son plein. Plusieurs candidats s’affrontent, les plus en vue étant le Président de la Transition et son Premier ministre. Au regard du rapport de forces, tous les pronostics sont à la faveur du premier, et d’aucuns n’hésitent pas de parler d’une stratégie d’alliance de partage du pouvoir après les élections.

 

Laisser un commentaire