Soudan : la Guerre oubliée

Cela fait des mois que deux Généraux intraitables se battent pour le contrôle de l’un de ces plus grands pays d’Afrique en termes de superficie et de démographie. Et les armes ne sont pas prêtes à se taire, tellement les enjeux sont importants. Le Soudan, à la lisière de l’Afrique arabe, blanche et l’Afrique subsaharienne noire accumule plusieurs contradictions. Elles sont historiques, religieuses, politiques économiques et sociales.

 Il est constitué d’une mosaïque de peuples authentiquement négro-africains issus de l’ancien royaume de Kouch et de migrants provenant de la péninsule arabique de culture arabo-musulmane. La cohabitation entre les deux a toujours été difficile, les musulmans tenant toujours à imposer leur loi, celle d’Allah. Ce que le regretté John Garang, par exemple, n’a pu  supporter. Colonel de l’armée soudanaise et originaire du Sud et donc Négro- Africain, ce dernier s’est embarqué un beau matin, avec son épouse et ses enfants, à bord d’une Jeep et pris la direction du sud pour aller y susciter une sécession. Le conflit armé a duré des années, avant que ne naisse la République du Soudan du Sud. Bien malheureusement il a été lui-même tué lors d’un mystérieux crash d’hélicoptère.

Le Darfour a pris le relais. Là- bas aussi, à la frontière du Tchad, les peuples arabo-islamiques ont décidé d’imposer la loi d’Allah aux Négro- Africains, généralement animistes. Et cela a été la politique de la terre brûlée. Sous la houlette du pouvoir arabo-islamique de Khartoum, des milices arabes, les « Djadjaoui » semaient la terreur. A Khartoum justement, régnait en maitre absolu un certain Omar El Béchir, sous l’influence de courants islamistes divers, le plus important étant incarné par Hassan El Turabi, théoricien d’un islam fondamental salafiste.  Cela a duré plusieurs années. Toute tendance à la démocratisation du système politique du pays selon le modèle occidental fut vouée à l’échec. Militaires sous influence islamiste s’imposant toujours avec la junte dont Omar EL Béchir n’était que le paravent. Lorsque la démocratie type occidental a failli l’emporter, sous pression de l’Occident judéo-chrétien, cela a été le coup d’Etat ayant déposé Omar El Béchir. Les vrais maîtres du système ont alors montré leurs visages, en les personnes des Généraux Al Bourham et El Methi.

Les contradictions entre les deux hommes n’ont pas tardé à éclater, et les voilà aujourd’hui en guerre sans merci, chacun bénéficiant des appuis extérieurs, les puissances sous-régionales pour le premier et les monarchies du golfe pour le second .Par les temps qui courent, plus de huit (8) millions de Soudanais sont en errance, beaucoup ayant trouvé refuge dans des pays voisins dont le Tchad et  l’Egypte, le Soudan du Sud et bien d’autres. Les morts ne se comptent plus ; La crise humanitaire est à son comble et le pays est en lambeaux.

Pendant ce temps, les projecteurs des puissances occidentales ne sont braqués rien que sur l’Ukraine où ces pays mènent une guerre géostratégique de contrôle du monde entier contre la Russie de Vladimir Poutine.

 

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