Concours d’entrée à  l’ENA et l’EPCA : la ruée vers l’or

Dès l’annonce de l’organisation de concours d’entrée à l’ENA et à l’EPCA, des milliers de jeunes Gabonais se sont rués vers les locaux de ces deux établissements publics qui forment de jeunes cadres gabonais aux rouages de la gestion administrative du pays. Sous un soleil ardent, et parfois sous pluie battante, leurs dossiers en main, ils ont investi les lieux en constituant de longues files d’attente. A force d’attendre pendant de longues heures, certains sont tombés en syncope, pour n’avoir bu rien qu’un verre d’eau en quittant leurs domiciles respectifs. C’est la ruée vers l’or. On se bouscule au portail, on fait des pieds et des mains pour être aux premières loges, et le soir on rendre bredouille sans avoir eu la possibilité de déposer son dossier. Les responsables chargés de l’organisation desdits dossiers sont avares d’informations.

 Calfeutrés dans leurs bureaux, rien ne filtre. C’est le mutisme total, dans l’indifférence du sort de ces jeunes Gabonais qui triment depuis  plus de sept(7) années pour pouvoir se porter candidat un concours qui leur ouvrirai les portes d’une fonction publique, verrouillées  par Ali Bongo Ondimba et ses affidés. Pendant ces longues années, ils ont tiré le diable par la queue, ces jeunes Gabonais et n’avaient plus aucun espoir de servir un jour leur pays et de jouir de relatives conditions de vie. Ils s’étaient même résignés dans le fameux « on va encore faire comment ». Beaucoup d’entre eux, nantis de diplômes universitaires, masters et autres ; ont été obligés de s’activer dans le secteur « D » comme débrouillardise. C’est ainsi que certains sont devenus des vendeurs de friperie – le moutiki- ou à la sauvette dans les rues du « Grand Libreville », d’autres ont choisi le « Coupé-Coupé » ou le transport périphérique – le clando-

Avec l’avènement du CTRI, ils ont tous eu une lueur d’espoir. L’avenir s’annonçait avec un brin d’optimisme. Et lorsqu’est venue la décision de la fin des blocages des concours et des recrutements dans la fonction publique, ce fut un grand ouf de soulagement. Cependant, avec les scandales survenus lors des recrutements au sein des Forces de Police nationale, cet optimisme a été douché. Les vieilles habitudes se sont vite réinstallées : le favoritisme, les pots de vin, les dessous de table, le graissage de la patte, le népotisme, le clientélisme etc.

Les concours d’entrée à l’ENA et à l’EPCA n’y échapperont pas. Ce d’autant plus que certaines sources proches du dossier et bien informées indiquent que c’est peine perdue pour tous ces jeunes qui continuent à se bousculer aux portails de ces deux écoles, le dossier étant déjà ficelé.

Comme quoi, les vieilles et mauvaises habitudes ont la dent dure.

 

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