Togo : vers une monarchie de fait

Faure Gnassingbé Eyadema a de la suite dans ses idées. Ayant succédé à son père dans les conditions que l’on sait, il vient de procéder à une révision de la Constitution togolaise en instaurant un régime presque monarchique. Un pouvoir qui l’était déjà, puisque c’est en 1967 que son père, qui s’appelait à l’époque Etienne Eyadema, ex-sergent cuisinier de l’armée française, s’était emparé des rênes du pouvoir après avoir assassiné le tout premier chef d’Etat togolais, Sylvanius Olympio. Depuis lors, la famille Eyadema règne en maître absolu sur le Togo

A la  mort du père en 2005, son fils Faure lui succéda, après un coup de force militaire suivi d’une mascarade d’élection présidentielle qui a fait couler beaucoup de sang à Lomé.

Faure préside ainsi d’une main de fer le pays depuis cette année 2005, en organisant des élections dont les résultats sont connus d’avance. Et cela fait déjà une vingtaine (20) d’années.

 Pour demeurer au pouvoir sans plus passer par le suffrage universel, il vient de concocter une loi fondamentale qui instaure un régime parlementaire. La fonction de chef de l’Etat ne sera plus qu’honorifique, tous les pouvoirs étant désormais dévolus à un Président de Conseil de ministres issu du parti majoritaire au parlement, lequel vote également le chef de l’Etat.

Avec une telle réforme anachronique, il est évident que Faure restera éternellement à la tête de l’Etat togolais, en se faisant élire par un parlement godillot dominé par l’UNIR, une mue du RPT de son père. Les Présidents de conseils de ministres en seront également issus et ils ne seront que des hommes-liges du Chef de l’Etat. Sans le dire clairement, le Togo ne sera donc plus qu’une monarchie de fait où règnera la dynastie des Eyadema.

Depuis que cette nouvelle loi est adoptée par des députés en fin de mandat, puisque de nouvelles élections législatives devaient avoir lieu ce mois d’avril, l’opposition togolaise est vent –debout. Elle appelle à la mobilisation générale dans tout le pays pour faire échec à ce funeste projet, et Faure s’entête. Il ne veut rien entendre, ni des voix internes qui lui demandent d’y renoncer, ni de celles des organismes internationaux, telle la CEDEAO .Et le climat politique est en train de s’assombrir

 

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