Effet d’annonce ou canular, la nouvelle mercuriale n’aurait pas amélioré le pouvoir d’achat des ménages gabonais. Les prix des produits de première nécessité ont vertigineusement grimpé sur les marchés de Libreville. Il suffit d’y faire un tour pour s’en rendre compte, et le panier de la ménagère devient de plus en plus léger.
Le Kilogramme de queue de bœuf qui valait 3500 frs CFA est passé à 4375 frs CFA, soit 43750 frs CFA le carton, et cela devient de plus en plus un produit de luxe. Le carton de cuisses de poulet est passé de 9900 frs CFA à 11250 frs CFA. Le carton d’ailes de dinde qui valait 17500 frs CFA est passé à 20.000 frs CFA. Le carton de Cotis de porc qui coûtait 17500 frs CFA vaut désormais 22500 frs CFA. Le sac de riz parfumé qui coûtait 9900 frs CFA, vaut en ce moment 13500 frs CFA. Le litre d’huile Lissoir qui valait 1000frs CFA vaut 1300 frs CFA.
La liste des produits de première nécessité dont les prix ont grimpé serait longue : le carton de tomate, d’oignon, tout ce que le Gabonais lambda consomme quotidiennement. Son pouvoir d’achat a pris un grand coup. Parallèlement à cette hausse des prix des produits de première nécessité, ce pouvoir d’achat a lui chuté aussi vertigineusement.
Quelle que soit la bonne volonté des gouvernants, il y a là une situation structurelle que personne ne peut résoudre à court terme. L’économie gabonaise est extravertie. Sa dépendance vis-à-vis de l’extérieur est notoire. Le pays importe presque tout. Les cuisses de poulet et de dinde, la viande bovine que l’on retrouve sur les marchés de Libreville viennent de l’Argentine, du Brésil ou de Corée du Sud. La tomate, les oignons, le piment sont importés du Cameroun voisin. Pour tout résumer, le Gabonais consomme ce qu’il ne produit pas et produit ce qu’il ne consomme pas
Le comble est que tous ces produits importés ont un coût. Faire venir la viande ou des cuisses de poulet d’Argentine ou du Brésil coûte cher, notamment en termes de transport. A cela s’ajoutent les taxes douanières, l’Etat gabonais cherchant à maximiser les recettes douanières. Toute chose qui oblige les commerçants importateurs à pratiquer des prix prohibitifs pour le commun des Gabonais.
La leçon à retenir de cette situation est que, pour que les prix des produits de première nécessité soient à la portée du pouvoir d’achat des ménages gabonais, il faut les produire massivement et surtout localement.