La mesure a paru salutaire, celle de l’élargissement de près de mille (1000) prisonniers des pénitenciers du Gabon. Ainsi en avait décidé le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la Transition, Président de la république, Chef de l’Etat. Il y avait là un côté humanitaire et le souci de dépeupler les prisons du Gabon dont la surpopulation carcérale est notoire, avec des prisonniers entassés dans des quartiers dont la capacité d’accueil est en inadéquation avec le nombre de détenus. C’est la porte ouverte à toutes sortes pratiques et de fléaux : vols, trafics de stupéfiants, épidémies etc. Construite à l’époque coloniale, la Prison centrale de Gros Bouquet de Libreville par exemple, ne pouvait accueillir tout au plus rien près de trois cents (300) pensionnaires. Aujourd’hui, on en trouve dix (10) fois plus. Au-delà des conditions de leur détention, c’est une dépense importante pour l’Etat qui doit assurer la sécurité de tout ce monde, le nourrir et le soigner lorsque certains tombent malades, comme cela arrive très souvent, au regard des conditions d’hygiène de ces endroits presqu’insalubres.
En attendant la construction d’autres pénitenciers, notamment à Libreville, puisqu’on ne peut s’en passer, il fallait donc désengorger ceux qui existent déjà avec l’espoir le séjour en ces lieux aurait servi de leçons à ceux qui y ont été ; qu’ils auraient regretté les faits qui les ont y emmenés. On se rend compte, quelques jours après la mesure de grâce présidentielle dont ils ont bénéficiée qu’il n’en rien, du moins pour certains d’entre eux. La preuve, depuis qu’ils ont recouvré leur liberté, les braquages, les vols à la tire et autres multiples infractions se multiplient à une vitesse exponentielle dans le Grand Libreville. Aucun endroit n’est épargné. Les menaces à l’arme blanche sont récurrentes.
Notre rédaction a recueilli plusieurs témoignages de personnes victimes de ces actes de déliquescence. Et toute enquête menée, leurs auteurs viennent fraichement de sortir des geôles de la Prison centrale de Gros Bouquet de Libreville.
Tenez ! Au quartier de Plaine Orety, dans la soirée du 02 avril 2023, un enfant en bas âge que ses parents avaient commis dans une boutique du coin, acheter soit du pain soit autre produit de première nécessité s’est fait arracher de l’argent par un de ces délinquants, au vu et au su de tous ceux qui étaient présents sur les lieux.
Autre exemple, il était 10 heures ce matin du 03 avril 2023, lorsqu’une jeune étudiante qui se rendait à l’Université s’est fait intimer l’ordre de remettre son sac à un de ces délinquants, sous la menace d’un couteau aux environs du foyer de Charité sur la route qui mène à l’Ancienne Gare Routière en partant du quartier « Cocotiers ». Heureusement que les passants sont vite intervenus.
A « Petit Paris », une jeune femme s’est fait arracher son sac en plein jour. Elle aussi a eu sa chance grâce à l’intervention des passants qui ont réussi à neutraliser le nervi, avant de le conduire au Commissariat de Police pour découvrir qu’il s’agissait également de son cas d’un pensionnaire de la Prison centrale de Gros Bouquet fraichement mis en liberté.
Finalement, et tous comptes faits, la mesure humanitaire prise par le Président de la transition de remettre en liberté beaucoup de délinquants risque de produire un effet boomerang, les mauvaises habitudes ayant la dent dure.