Les acteurs politiques gabonais sont obligés d’exécuter le pas militaire. De tous leurs préalables et autres observations, rien n’a été pris compte. Tout se passe tel que les galonnés l’auraient voulu. Il n’y a eu ni repport, ni modification du format, et personne n’a rien sur des thématiques avant l’entame des travaux. C’est donc presque désarmés qu’ils y sont allés, les acteurs politiques gabonais, surtout qu’il leur avait été précisé que ce n’était « ni l’affaire des politique, ni celle de la société civile, mais celle des citoyens Gabonais ».
L’on se demande alors comment peut-on restaurer les institutions de la Républiques, les quelles sont avant tout politiques, sans les principaux concernés. N’est pas là comme si quelqu’un cherchait à soigner une maladie du cœur sans un cardiologue. En un mois de dialogue, quels problèmes vécus des années durant par les salariés, le patronat local, les organisations non gouvernementales luttant pour telle ou telle cause, les personnes porteuses du handicape, les mondes scolaire et universitaires, le secteur de la santé, les minorités tels les pygmées, qui sont d’ailleurs des citoyens Gabonais à part entière, tout comme les porteuses du handicape, quels problèmes vécus, disions-nous , un dialogue national fut-il inclusif, peut résoudre en un mois ?
Ne confond-t-on pas là transition et mandature ? La même confusion qui concerne les grands travaux infrastructurels et structurants annoncés et pour lesquels nul n’a reçu un mandat du peuple souverain. Peut-on exécuter de grands travaux routiers, construire de grands édifices, des villes entières à l’instar du projet Libreville2, des aéroports, des universités, le temps d’une transition dont on dit qu’elle durera deux (2) ans seulement ? Et répétons-le, qui en a reçu le mandat ? C’est vrai, rétorquera –t-on, il y a continuité de l’Etat. Cependant, qu’est-ce qui justifie l’empressement à vouloir tout faire en un temps record. C’est vrai également, le pays accuse des retards dans presque tous les domaines et tout est à refaire ou presque. Mais, le pourrait-on en quelques mois de transition politique, alors que le chantier annoncé, celui de la restauration des institutions, est déjà assez vaste ? On a l’impression que tout ceci cache un agenda.
Les acteurs politiques, ex-opposants radicaux, ne semblent pas se poser toutes ces questions, eux qui ont déjà aveuglement fait allégeance au CTRI.