Les non-dits de la Sablière

Les non-dits de la rencontre de la Sablière entre Ali et le PDG Contrairement à ce que l’on a pu voir à travers les écrans de télévision, l’ambiance ne fut pas bon enfant à la Sablière, lorsqu’Ali Bongo Ondimba a consenti de recevoir, malgré lui, une délégation des hiérarques de l’ancien parti unique, en tête desquels Luc Oyoubi, l’ex- Secrétaire général par intérim, qu’accompagnaient André Dieudonné Berre, Paul Biyoghe Mba, Alain Claude Bilié by Nze, Denise Mekamne Edzidzie épse Taty, Angélique Ngoma, Jean Pierre Oyiba, Eloi Nzondo. C’est d’ailleurs avec une mine patibulaire, et serrée, que leur hôte du jour, Ali Bongo Ondimba, les a accueillis à la porte. Après avoir pris place autour de la table, rapportent les sources proches de ces milieux, la parole leur a été donnée. Et c’est naturellement Luc Oyoubi qui devait la prendre en premier. « Monsieur le Président, nous sommes venus dans un premier temps nous enquérir de votre état de santé, avant d’échanger avec vous, si vous le permettez, à propos de l’avenir de notre parti, le PDG, étant donné votre indisponibilité à continuer à assumer vos fonctions, ainsi que celle du Secrétaire général assigné en résidence surveillée», a fait d’entrée de jeu ce dernier A peine terminait-il ses phrases que leur hôte s’est emporté : « Ah bon, vous voulez savoir comment je me porte, comment voulez-vous que je me porte bien alors que je ne sais où se trouvent ma femme et mon enfant et ce que je fais moi-même ici.

On dit que je suis libre de mes mouvements, alors que je suis enfermé ici sans possibilité de me déplacer et sans voir qui que ce soit, et avec ça, vous me demandez comment je me porte, vous vous rendez compte ! ». Puis, indiquent les mêmes sources, il a enchaîné «… et à propos de l’avenir du PDG, dites à votre nouveau maître que ce parti est le mien, il n’avait qu’à créer le sien, et d’ailleurs, en attendant le congrès, toi Alain Claude, tu vas assumer la Vice- présidence et toi Eloi le Secrétariat général, c’est tout pour le moment ». Bien évidemment, et comme on peut s’en douter, tous ces échanges étaient suivis là- haut. Toujours selon les mêmes sources, à peine la délégation sortait-elle du portail qu’Alain Claude Bilié By Nze reçut un coup de fil qui le sermonnait : « tu es un traitre, ce n’est pas ce que vous devriez aller dire, d’ailleurs rendez- vous tout de suite au palais », tonnait l’interlocuteur du bout du fil. C’est ainsi que la réunion prévue ce jour-là, au siège du PDG, fut retardée, les premiers concernés s’étant rendus, dare- dare, au palais présidentiel du bord de mer de Libreville. Là-bas également, l’accueil fut glacial, rapportent cette fois-ci des sources proches dudit palais.

« Tu es un traitre, est ce que tu sais qu’on peut te mettre en prison », ceci à l’endroit d’Alain Claude Bilié By Nze. Quant à toi, tu es allé raconter à Oyo que les Fang seraient en train de prendre tous les pouvoirs, sache que tu es assis désormais sur un fauteuil éjectable », cette fois-ci à l’endroit d’un membre éminent de l’aristocratie altogovéenne qui faisait partie de la délégation. « Et puis toi, on ta d’abord donné quatre-vingt millions de Frs CFA, pour tenir les « assises d’autocritique et de la refondation du PDG, sans grand résultat, voilà encore 120 millions, on en attend les résultats, d’ailleurs voici le directoire provisoire que vous devez mettre en place ». On comprend dès lors pourquoi ce directoire provisoire n’a que des Vices- présidents, sans président, et dans quelles circonstances Madame Joséphine Nkama a été radiée des listes du PDG. « Toutes les choses vraies ne sont pas bonnes à dire à tous les hommes », avait conseillé l’évêque Clément d’Alexandrie, à propos du probable statut marital de Jésus- Christ.

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