Restauration des institutions : Julien NKOGHE BEKALE a tapé dans le mil. Ancien Premier ministre d’Ali Bongo ONDIMBA plutôt de Brice Laccruche ALLIANGHA, alias Fargeon Julien NKOGHE BEKALE sait, autant que les défunts Léon MEBIAME MBA, Casimir Oye MBA, Paulin OBAME NGUEMA, puis Jean François NTOUTOUM Emane, Jean EYEGHE NDONG, Paul BIYOGHE MBA, Daniel ONA ONDO, Raymond NDONG SIMA, feu Emmanuel ISSOZE GONDET, Rose Christiane OSSOUKA RAPONDA, Alain Claude Bilié By NZE, il sait disions-nous le sort réservé au Premier ministre dans un régime semi-présidentiel, ou semi- parlementaire ou encore présidentialiste. Ce dernier,(le Premier Ministre), joue le rôle ingrat d’un bouc ’émissaire, d’un fusible que l’on fait sauter dès la moindre tension. Ce n’est pas par pur hasard si d’Omar Bongo ONDIMBA à Ali Bongo ONDIMBA ils ont été quatorze (14) à être nommés à ce poste. Et aussi curieusement que cela puisse paraitre, tous ont été accusés d’être incapables d’assumer les missions qui leur ont été confiées, quoique cadres de haut vol de la République aux compétences avérées. De tous les hommes et autres partis politiques qui se sont exprimés ces derniers temps, il est le seul à avoir abordé une question de fond relative à la restauration des institutions.
Pendant que d’autres se sont contentés de flatteries et de flagorneries à l’endroit du CTRI, tout en militant lui aussi pour des assises qui fassent « mieux que par le passé en renforçant les pouvoirs exécutif et parlementaire », il a mis le doigt sur l’aspect principal des discussions qui vont avoir lieu au cours du prochain dialogue national : le choix d’un nouveau système politique au Gabon. « je suis pour la suppression de la fonction de Premier ministre » a-t-il clamé haut et fort le 19 mars dernier au cours d’une déclaration faite dans une des salles de l’ « Hôtel Triomphal » de Libreville, avant d’ajouter : «.. .tout le monde sait ça ne sert à rien dans notre pays. Oui, j’ai été Premier ministre, je sais donc de quoi je parle » Une remise en cause du système politique semi- présidentiel ou semi- parlementaire, ou encore présidentialiste, tel que les constitutionnalistes et les constituants gabonais l’ont copié de leurs maîtres français. Un système qui ne laisse que très peu de place au Premier ministre, quand bien même ce dernier est supposé être, selon la Constitution, le chef du gouvernement. Ce qui, toujours la même loi fondamentale, lui confère : « le pouvoir réglementaire », avec l’autorité de nommer aux emplois civils et militaire de l’Etat. Il était même dit qu’il partage le pouvoir exécutif avec le Président de la République. Peut- on partager un pouvoir suprême ? Le propre d’un tel pouvoir n’est-il pas d’être non partageable ? Tel que fonctionnent aujourd’hui les institutions républicaines, les autres pouvoirs, dont celui du Premier ministre, ne sont-ils pas que de simples décors institutionnels ? Ancien Premier ministre, Julien NKOGHE BEKALE sait que tout ceci n’est que du verbiage, de l’habillage constitutionnel. Tous les pouvoirs reviennent au Président de la République, lequel est omniscient, omniprésent et omnipotent, au point où ce dernier préside des conseils de ministres au cours desquels sont nommés des aide- camps, des chauffeurs, des plantons, des cuisiniers et autres marmitons, des femmes de ménage. La logique et le bon sens voudraient donc qu’en tant que seul élu de la nation entière, le Président de la République assume aussi seul, devant le peuple souverain qui aurait approuvé dans les urnes son offre politique, les réussites et également les échecs des politiques menées, au lieu de s’abriter derrière un Premier ministre bouc ’émissaire ou fusible, tel que cela est le cas depuis 1970. Dans la perspective de la restauration des institutions, l’ancien Premier ministre d’Ali Bongo ONDIMBA enfin de Brice Laccruche ALLIANGHA, alias Fargeon reprend là une proposition qui avait déjà faite dans nos colonnes, celle de la suppression de la fonction de Premier ministre et l’on passera d’un régime semi- présidentiel ou semi – parlementaire ou encore présidentialiste à un régime présidentiel. Dans un tel régime présidentiel, pointe Julien NKOGHE BEKALE, et là aussi en reprenant une proposition qui avait déjà été faite à travers nos colonnes, un Vice- président élu en même temps que Président de la république a sa place. Ce qui, ajoutions-nous, réglerait le problème de la succession en cas de vacance définitive de pouvoir à la tête de l’Etat.
Cela détribalise également en partie, écrivions-nous le débat politique national en le sortant des ghettos ethniques, dans la mesure où un candidat, originaire d’une des ethnies du pays ne pourrait jamais choisir comme colistier un Vice- Président de la même ethnie. Lorsque, parlant de l’Afrique, au cours d’une visite au Ghana, l’ancien chef de l’Etat américain, Barak Obama, avait plaidé pour des « institutions fortes et non des hommes forts », et dans le cas du Gabon, le Président de la république est justement l’une de ces institutions. À condition qu’il soit élu démocratiquement ; qu’il n’assure pas une domination absolue sur les autres organes de l’exécutif que sont le Vice-président et le gouvernement. A condition également que l’hégémonie présidentielle n’entame les contrepoids constitutionnels que sont le parlement et l’appareil judiciaire. Ce qui voudrait dire, en d’autres termes, qu’en vertu du sacro- saint principe de la séparation des pouvoirs, il doit être retiré au Président de la république toute prérogative de dissoudre l’Assemblée nationale et toute autre de présider les conseils supérieurs de la magistrature. Dans un autre chapitre, le fils de Ntoum- la ville construite d’équerres, et vous comprenez pourquoi- milite pour un « Etat unitaire déconcentré et décentralisé ». Il pose là aussi un problème crucial de la vie politique, économique, social et culturel du pays, celui de la verticalité et l’horizontalité des pouvoirs. Depuis que s’est ouvert le débat sur la restauration des institutions, nos colonnes sont également revenues, très longuement, à ce propos. Le système présidentialiste gabonais est hypercentralisé. L’Etat-nation a confiné les populations dans des ghettos ethniques que sont les neuf provinces du pays. Des entités territoriales peu viables économiquement, avec des disparités de développement notoires d’une province à une autre. Y sont cultivés et exacerbés le repli identitaire, le tribalisme, le clanisme et autres instincts grégaires. Pour un équilibre des pouvoirs à la verticale et l’horizontal ; il fait par conséquent procéder à un redécoupage de l’espace territorial, de façon qu’au lieu de neuf (9)provinces, le Gabon n’en compte que, tout au plus, de Cinq ( 5) provinces, c’est-à-dire cinq (5) grandes entités territoriales dirigées par des assemblées et des exécutifs locaux, avec transfert effectif d’une parcelle de pouvoirs, de ressources et de compétences de l’Etat central vers ces nouvelles entités territoriales décentralisées. Sur ces différents aspects, faut-il le reconnaitre, l’ancien Premier ministre d’Ali Bongo ONDIMBA a tapé dans le mil.